Mistral Cooking

L'index des billets est arrivé !


L'index des billets est arrivé !

mercredi 30 mai 2012

Russian Tsar, le cake qui se prenait pour une brioche...

Il y a de ces recettes immuables que l’on connaît tous.

La blanquette de veau de maman, le quatre quarts de Tatie Francine.
Ou le cake aux fruits confits de Mémé.

Ah celui-là tout un poème, parce que généralement enfant, on n’aime pas les fruits confits, on les trie…
Ado, on aime que ce qui est industriel, donc plus y a de graisses trans et de fruits qui n’ont de fruits que le nom mieux c’est (merci Papi B. et le colorant E280)
Et puis adulte, une fois qu’on s’est entêté à ré-apprivoiser la bête, on ne peut plus s’en passer, comme avec cette très belle recette de Cakes in the city, puisque les classiques y a que ça de vrai.

Mais vous le savez aussi bien que moi, pour un esprit retors,  « immuable » c’est comme un gros mot.
C’est une invitation délicate à ruer dans les brancards, à dire « non » juste pour le plaisir immense de savourer les délices de la contradiction, bref « immuable » c’est fait pour être secoué dans tous les sens (merci Dr Freud).

Et puis d’abord qui c’est qui a dit que les cakes on ne devait les faire qu’avec de la levure chimique ?
Bon à part Escoffier, Hermé, Felder, Michalak et tous les autres qui ?
Hein ?
Ben d’abord, non.
Si on a envie, le cake on le fait avec de la levure de boulanger, même que s’il veut, il peut se prendre pour une brioche, moi ça m’est égal, ça sert juste à prouver que même dans le trou perdu de votre lieu de villégiature d’été, dans le joli petit gîte 3 épis que vous aurez trouvé où il n’y aura pas la Grande Epicerie à côté, votre côté Mac Gyver moderne mais policé ravira vos chérubins : pas de levure chimique, mon chéri, point d’inquiétude, pars en quête d’une boulangerie et je t’apprêterai ton cake aux fruits confits (il parle bien Mac hein ?)

Et puis comme ce serait quand même inenvisageable de rentrer dans un carcan trop oppressant, votre cake au levain, façon Richard Dean Anderson, vous le customisez avec luxe.
Eh oui ce n’est pas parce qu’on va dans des gîtes où il n’y a pas de levure chimique qu’on ne peut pas apporter de superbes raisins sultanines gros comme des pépites, de vrais fruits confits entiers qu’il vous restait de votre dernière Epiphanie Frenzy et du thé Mariage Frères…
Ah le thé Mariage Frères, tout un programme.

Je suis d’ailleurs fière de vous présenter mon nouveau type de partenariat : en gros j’achète leurs produits avec extase et je le dis à qui veut l’entendre, et en échange ils me prennent mes sous.
Ça fonctionne du tonnerre, c’est une affaire qui roule.

Donc vous voilà dans votre gîte, les enfants sont partis visiter la ferme pédagogique, il est temps de vous lancer, et puisque vous ne vous mouchez pas du coude (y a pas de raison après tout), de vos blanches mains, donnez naissance à un prince, que dis-je à un Roi.

En exclusivité, Mesdames et Messieurs, voici donc le Russian Tsar, cake au levain, aux fruits confits, raisins sultanines et thé vert aux agrumes.
On a fait des révolutions pour moins que ça.






Ingrédients (pour un imposant souverain, qui régalera 6 personnes au moins)

Pour le levain :
-          60 ml de lait
-          70 g de farine
-          20 g de levure fraîche

Pour le reste de l’appareil à cake :
-          125 g de beurre pommade
-          90 g de sucre rapadura (s’il y en a au 3 épis, envoyez moi un mail, sinon du canne fera amplement l’affaire)
-          100 g de raisins sultanines
-          300 g de farine
-          185 g de fruits confits divers
-          25 ml de thé Russian Star de Mariage Frères

Faites infuser une dose de Russian Star dans le lait bien chaud. Laissez amplement refroidir jusqu’à ce qu’il soit tiède, enlevez la boule à thé, et diluez la levure fraiche dans le lait aromatisé.
Ajoutez la farine, fouettez le tout, et laissez lever une vingtaine de minutes à température ambiante.

Faites infuser une autre dose de thé dans un mug, plongez-y les raisins et laissez-les s’imprégner doucement pendant une quinzaine de minutes. Coupez les fruits confits en dés grossiers pendant ce temps.
Égouttez les raisins, réservez, pesez les 25 ml, réchauffez le reste et accordez-vous un tea time moment.

Préchauffez votre four à 190° en chaleur tournante.

Ensuite, mélangez au batteur le beurre pommade et le sucre (si c’est du rapadura, le mélange est d’une couleur et d’une texture peu engageante, c’est normal, ne vous formalisez pas les Rois sont des hommes comme les autres après tout).
Ajoutez la farine, puis le levain qui aura bien monté dans le bol du robot et mélangez bien (la pâte s’amalgame un peu mais laissez-lui le temps), détendez-la un peu en  versant alors les 25ml de thé réservé au préalable.

Ajoutez ensuite les raisins secs, puis les fruits confits (que vous aurez un peu fariné au préalable) et laissez tourner le robot pour obtenir une pâte homogène mais assez collante et compacte.

Beurrez soigneusement un moule à cake et versez-y bon gré mal gré le rejeton qui vous semble un peu trop difforme pour être Roi…

Laissez la pâte prendre sa place dans le moule pendant quelques minutes et enfournez pour une quarantaine de minutes (surveillez le tout de même attentivement, la peau des princes russes est chose fragile…)

Pendant environ 25 minutes vous me maudirez jusqu’à la 3ème génération pour vous avoir embringué là dedans, le cake n’ayant pas du tout l’air d’un cake (il ne monte pas tout de suite) et les enfants s’apprêtant à revenir en ayant les crocs.
Et puis miracle, au bout de ce temps, la pâte lève, se gondole, pousse et prend la forme convenue.
Sauf qu’en plus, une bonne odeur de levure (enfin pour ceux qui aiment hein) flotte dans la pièce.

Et au final me direz-vous, à part débiter un monceau de c******** sur un billet de blog, qu’est-ce que ça apporte de pouvoir faire un cake avec un levain ?
Eh bien déjà l’odeur précitée, et c’est déjà beaucoup mais je suis une femme qui se contente de peu.
Et puis ensuite, la texture est étonnante, on a un cake devant les yeux et on mord dans une sorte de brioche un peu dense et compacte… Etonnant. Limite moléculaire.
Et enfin il ne rassit pas comme un cake, mais effectivement comme une brioche. Et au final ce n’est pas si mal, parce que les cakes rassis c’est pas mal estouffe, alors que les brioches un peu rêches moi j’en fais mon quatre heures sans aucun problème.





Bon j’arrête d’en faire des tonnes, mon Prince russe il m’a bien plu comme ça, je vais lui laisser sa chance va.

Allez je vous laisse je dois aller vérifier que ma ressemblance avec Richard Dean Anderson s’arrête bien à notre coupe de cheveux.




jeudi 17 mai 2012

Petits farcis végétariens : ricotta, asperges violettes, fêta et menthe

Il semblerait bien qu’en ces temps troubles et difficiles, même le printemps voie son état de grâce se dérober sous ses pas…

Après une brise d’espoir qui nous a apporté une à deux journées splendides, la chape de plomb du dérèglement climatique nous est retombée dessus comme un cours de bourse capricieux effrayé par l’air du temps (ou par son ombre même, qui sait ?).

Pourtant la Nature, à son habitude, ne s’embarrasse pas du temps des hommes et en ce 17 mai, les légumes primeurs ont déjà débarqué depuis quelques semaines sur les étals.

Or près des étals en question point de parasol mais des passants malmenés à qui par le vent, à qui par le froid, au deux par la mauvaise humeur ambiante, et à l’heure où j’écris ces lignes, c’est avec désespoir que je regarde le ciel se charger de nuages peu amènes, et les prévisions météo à 10 jours finissent de tuer dans l’œuf mes aspirations printanières.

Mais faut bien vivre après tout hein.

C’est pourquoi au lieu de me lamenter, je préfère profiter des rares plaisirs dont on dispose désormais en ces jours sombres…

Les petites courgettes rondes de Nice, les asperges violettes et les oignons rosés de Roscoff sont de ceux-là.
Ainsi que la fêta, la menthe fraiche et odorante, et une ricotta bien crémeuse qu’on laperait à même le pot.








Laissez donc ces petits farcis végétariens remplir votre palais d’espoir, à défaut d’avoir le cœur léger et les bras légèrement hâlés…

Ingrédients (pour 4 personnes en entrée)

-      8 petites courgettes rondes de Nice
-      4 asperges violettes
-      125 g de ricotta
-      70 g de fêta
-      1 petit suisse
-      1 oignon rosé de Roscoff
-      1 oignon rouge
-      2 CS de vinaigre de cidre
-      1 CS d’huile d’olive
-      Le jus d’un citron jaune
-      1 beau bouquet de menthe fraiche
-      Sel, poivre

Faites cuire à la vapeur les courgettes évidées et leurs chapeaux respectifs, environ 10 à 15 min (selon la puissance de votre cuit vapeur, il faut qu’elles soient un peu « tombées » mais qu’elles restent croquantes) et rafraichissez les sous l’eau froide, puis égouttez les tête en bas.

Faites cuire également à la vapeur l’oignon rouge coupé en lamelles un peu larges (comme des petits pétales) pendant environ 3 à 4 min et rafraichissez le également bien sous l’eau froide pour qu’il ne perde pas trop sa couleur.

Détaillez la pulpe de courgette grossièrement.
Faites revenir dans la cuillère d’huile d’olive l’oignon rosé de Roscoff émincé, et ajoutez-y la pulpe de courgette, puis laissez mijoter pendant une dizaine de minutes, et enfin déglacez la poêle au vinaigre de cidre. Salez et poivrez.
Mixez le tout finement en purée au blender et laissez refroidir.

Fouettez la ricotta dans un saladier pour qu’elle soit bien crémeuse, ajoutez le petit suisse, puis mélangez ceci à la purée de courgette et d’oignon. Emiettez la feta, enlevez le tronçon dur des asperges rincées au préalable et râpez-les (oui, oui, crues !) au-dessus de la préparation puis mélangez le tout.

Enfin hachez de la menthe selon votre goût (ici beaucoup !), pressez le jus du citron et incorporez tout ça à la farce en mélangeant bien pour que le tout soit homogène.

Farcissez les courgettes de votre préparation, remettez-leur leurs chapeaux, et réfrigérez une bonne heure… le temps de préparer l’apéro.

Ne regardez pas dehors, servez-vous et allez déguster avec votre casque de MP3 sur les oreilles… en écoutant ça.





Allez je vous laisse je vais finir mon débardeur en crochet sous ma lampe à UV.

mardi 8 mai 2012

Salade udon et bébés bok choy... ou la Foodista Fever

Mesdames et Messieurs, tout est dans le titre.

A l’instar de l’autre pathologie maligne qui sévit en ce moment, la foodista fever, sa proche cousine, peut se choper sans qu’on s’en rende compte.

Les modes de transmissions sont simples : au gré de vos lectures et autres pérégrinations, votre attention est happée par un terme exotique qui vous laisse pantois… et là c’est le drame, les mots commencent à vous hanter… inconsciemment la plupart du temps.

Fève tonka, beurre sec des Charentes, ail des ours, mirin, feuille de riz, matcha, manitoba, borlotti, burrata, cannoli, udon, ramen, ghee, poutargue de thon, philadelphia… 
Autant de pointes venimeuses prêtes à se ficher en votre cœur tendre pour vous inoculer ce Haut Mal.

Soyez donc prudents, si par un bel après-midi de printemps, férié probablement comme le sont tous les beaux après-midi de printemps, vous vous retrouvez en train de tapoter fébrilement du pied et de vous gratter frénétiquement le bout du nez en vous passant la langue sur les lèvres à la lecture d’un magazine culinaire.

Ce sont les premiers symptômes et si vous n’y mettez pas le holà, vous allez prochainement vous retrouver en train de vous harnacher pour une expédition impromptue au premier supermarché exotique venu, vous qui n’aviez prévu rien d’autre qu’un moment intense de farniente dans le texte… certes beaucoup plus poétique que notre terme gaulois de « rien glander du tout », mais pour le reste il s’agit du même processus.

Et bien non ça y est c’est trop tard, vous voilà errant à 17h45 dans les allées plus ou moins bondées du magasin asiatique situé à l’autre bout de la ville.

Or comme ce n’est pas votre premier accès de Foodista Fever, vous avez paré à toute éventualité et vous n’avez pris qu’un panier riquiqui, histoire de limiter les dégâts collatéraux pour votre étagère Ikéa de la cuisine qui supporte déjà le poids de deux quintaux de produits secs qui pourraient vous permettre de tenir le siège de Carcassonne deux fois de suite.

Mais c’est préjuger de ce Haut Mal qu’est la Foodista Fever.
Puisque votre précaution vous servira juste à finir à la caisse, vos membres supérieurs ensevelis sous le poids de ce que vous n’avez pas réussi à rentrer en équilibre sur le panier, votre jambe vous servant à pousser ledit panier dans les allées bondées… je l’ai déjà précisé.
Pas grave ce ne sera pas la première fois que vous vous servez de vos dents pour sortir votre carte bleue, votre émail diamant s’en remettra.
Ceux qui vous suivent à la caisse peut être pas. De rire.

Vous voilà enfin rentré(e) chez vous.
De fait la fameuse étagère étant déjà sur le point de périr, il vous faudrait cuisiner dans la foulée tout ce que vous avez traîné jusqu’ici, afin d’être en mesure de nourrir le voisinage qui n’a bien entendu rien demandé.

Un moment désemparé(e) par le fait d’avoir craqué sur des ingrédients qui vous sont ma foi moins familiers que la plaquette Président, ou la courgette toute bête qui squatte votre frigo, il vous faut donner le coup de grâce à la maladie, faute de quoi elle vous emportera…

Et il n’existe qu’un seul remède à cela : improvisez.

Si ce n’est donc cette recette, ce sera celle-là. La FF n’aura pas ma peau. Et mon porte-monnaie pour rien.

Dont acte.







Ingrédients (en entrée disons pour 4, en plat principal, j’aurai presque tout mangé toute seule… Hum)

-          4 ou 5 bébés bok choy tips (oui je sais ça titille hein, mais résistez ce sont les premiers symptômes !! Sinon, si vous voulez céder, allez voir par là)
-          Un demi-paquet de nouilles udon (allez voir ici)
-          Une dizaine de radis ronds
-     Une demi-botte de cu chai (par ici pour l’explication. Pour tout vous dire je croyais avoir acheté de l’ail des ours… ! Mais non, ce sera pour mon prochain accès de FF)
-          3 CS de vinaigre de riz
-          2 Cs d’huile d’olive
-          4 à 5 CS de sauce soja (type Kikkoman)

Faites blanchir les bébés bok choy tips dans de l’eau bouillante pendant 30 à 45 secondes pas plus, puis refroidissez les immédiatement à l’eau glacée pendant quelques instants pour être sûr de fixer la couleur et de stopper la cuisson, mais ne les laissez pas trop tremper non plus sinon ils se gorgeront d’eau et perdront leur côté ultra croquant.
Essuyez soigneusement et réservez.

Faites bouillir de l’eau légèrement salée pour cuire vos udon, 4 minutes pas plus après reprise de l’ébullition, rafraichissez sous l’eau froide dès la fin de cuisson et laissez-les elles légèrement humides pour qu’elles ne collent pas trop.

Détaillez vos bébés bok choy tips en morceaux épais, émincez finement vos radis rincés, ciselez le cu chai (comme de la ciboulette), versez les udon égouttés dans un saladier et mélangez délicatement avec vos légumes.
Dans un bol à part, mélangez la sauce soja, le vinaigre de riz, et l’huile d’olive et émulsionnez puis versez la sauce dans le saladier et remuez délicatement toujours.

Dégustez aussitôt ou réfrigérez une trentaine de minutes avant délectation.





Bon je vous laisse je dois m’en aller trouver une solution de stockage à tout ce qui reste de mon dernier accès de Foodista Fever.

Soyez vigilants… la FF vous guette.
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...