Mistral Cooking

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jeudi 9 février 2012

Charlotte rose, poire grenade...ou une aristocrate à ma lanterne

Charlotte et moi, c’est une longue histoire.

Au début, je pensais que c’était une bonne copine, facilement abordable, pas bégueule un brin, et qui se laisse doucement apprivoiser puisqu’elle m’avait bercé dès mes premières années, comme le dessert doudou de l’enfance : la charlotte aux pommes et chantilly toute simple faite par maman, dans le moule tupperware conçu exprès…

Mais les souvenirs rose bonbon de l’enfance on sait ce que c’est : ils sont beaux, ils sont doux, ils sont jolis… mais ils sont plein de vent.

Parce que Charlotte… quand j’ai essayé de renouer le contact après toutes ces années, eh bien c’est là que j’ai vraiment compris à quelle point elle était aristocratique.

Haute maintenance on pourrait dire.

Si tu es trop rugueux, trop rapide, pas assez soigneux, si tu ne lui jures pas allégeance, si tu ne l’entoures pas du luxe de précautions réservé aux grands de ce Monde… elle se venge, de la façon la plus perfide qui soit.

Après t’avoir lorgné du fond de son moule à bords hauts, après t’avoir fait lanterner toute la nuit pour avoir le privilège de pouvoir la goûter au faite de sa splendeur… tu la démoules, elle te toise… et puis elle s’affaisse.

Doucement, lentement, égrenant chaque seconde pour avoir le plaisir de te voir toi aussi t’affaisser devant tes invités déconfits.

Après plusieurs déconfitures, je me suis jurée que ce n’était pas une mijaurée en robe de ladyfingers qui allait m’en faire voir.
Et puis avant d’être de la haute, entourée de ses boudoirs aristos, c’était l’amie du peuple Charlotte, elle était faite avec du pain et les restes de fruits de la veille, c’est Keda Black qui le dit dans ce chouette petit opus, et Keda question cuisine, elle sait de quoi elle parle…

Alors j’ai fini par la mater, la Charlotte.
Mais bon comme je l’aime bien quand même, je lui ai laissé mettre sa robe rose…





Ingrédients (pour une belle petite reine au faîte de sa gloire, et 5 plébéiens autour prêt à la mener voir M. Guillotin)

-    1 paquet de biscuits roses de Reims (il y en a 30 dans le paquet)
-    4 poires
-    1 grenade bien mûre
-    1 gousse de vanille de Madagascar (on est avec le gratin ou pas ?)
-    4 petits suisses soit 240g (ici à 0%, c’est tout ce qu’il y avait dans mon frigo, mais ne vous en laissez pas compter, sous ses airs de dessert tout léger Charlotte aime le gras, le vrai… donc si vous avez des 20% ou des 40%, ça marchera très bien aussi)
-    500 g de crème fleurette entière
-    120 g de sucre glace
-    3 feuilles de gélatine
-    Du sirop de fraise ou du jus de la grenade en question (j’y ai pensé trop tard, Charlotte ricanait déjà imbibée de son sirop de fraise tout bête, mais je pense que ce doit être bien meilleur…)

Faites tremper votre gélatine dans un grand volume d’eau froide.

Pelez vos poires, tranchez les en morceaux grossiers, et faites les cuire doucement avec un peu d’eau et la gousse de vanille grattée pour les compoter.
Une fois cuites, passez les au blender pour en faire une purée bien lisse et incorporez la gélatine égouttée à la purée encore chaude, et mélangez bien. Laissez refroidir.



Une fois que votre purée est un peu tiède, incorporez les petits suisses fouettés, et mélangez à la maryse puis réservez.

Saisissez-vous du moule de la pimbêche, et disposez les biscuits roses de Reims tout autour, côté bombé sur l’extérieur, ainsi que dans le fond. IL ne doit pas y avoir trop d’espace entre eux, n’hésitez pas à en retailler quelques-uns à la hussarde… (surtout pour le fond). Normalement pour un moule à charlotte de 17 cm de diamètre, vous pouvez réserver quelques morceaux de biscuits (3 ou 4) pour faire la base de la charlotte.

Délayez votre sirop de fraise dans un peu d’eau, ou alors pensez à presser le jus de la moitié de la grenade, et imbibez vos biscuits délicatement au pinceau, en prenant votre temps (pas trop surtout Charlotte n’attend que ça !).

Montez votre crème bien bien froide en chantilly, et serrez-la au sucre glace en fin de parcours…

Incorporez délicatement la chantilly à l'appareil poires-petits suisses à température ambiante, à la maryse, en soulevant bien la masse, délicatement… comme on caresse un chat persan…

Coulez votre appareil dans le moule chemisé de biscuits… en n’oubliant pas de rajouter une petite couche de graines de grenade à la moitié (ce que j’ai donc oublié, comme vous le voyez sur la photo… Charlotte a la rancune tenace… dès qu’elle peut, elle m’envoie un coup de soulier brodé…).

Puis disposez le reste de vos biscuits sur l’appareil (ça donne de l’assise à Madame) et appuyez une assiette, toujours délicatement mais fermement… pour tasser un peu tout ça.

Rajoutez un poids (1 L de lait a fait très bien l’affaire) et oubliez-la au frigo quelques heures…

Une nuit serait le mieux… On se sent plus humble après une nuit entière au cachot non ?

Le moment venu, regardez la bien, et d’un geste preste et sur, retournez l’assiette sur votre table, puis soulevez doucement le moule…





Disposez le reste de vos graines de grenade sur le dessus, munissez-vous d’un couteau bien tranchant et... ça ira.



Ce sulfureux parfum révolutionnaire qui l'entoure n'empêche pas Charlotte d'être la compagne idéale de vos dîners en tête à tête, où le rose et le blanc qui l'habillent seront de rigueur dans quelques jours...

C'est pourquoi sans faillir et digne de son rang, elle se jette courageusement dans la bataille : les armoiries de la Poire et de la Grenade seront donc en lice pour le concours organisé par Price Minister à l'occasion de la St Valentin.

Comme le dit le dicton : "A coeur vaillant, rien d'impossible..." Souhaitons lui juste plus de chance qu'à Marie Antoinette...
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