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mardi 5 juillet 2011

Menu Breton, part Two : les coques

Après avoir exploré la part d'ombre qui est en chacun de nous, je vous propose aujourd'hui de libérer l'aventurier qui est en vous...

Parce que le menu breton d'aujourd'hui va vous permettre de redécouvrir avec délectation une sensation aujourd'hui perdue par les citadins que nous sommes devenus et qui a pourtant du habiter les chasseurs de mammouth aussi bien que Pépé le dimanche à l'affût des perdrix :
la fierté incommensurable de pouvoir arracher sa pitance aux griffes de la Nature pour pouvoir faire subsister les siens.

Les coques Môsieur, voyez-vous ça se mérite, il faut aller les chercher de ses nues et blanches mains.
Et figurez vous qu'elles ne s'offrent pas comme ça au premier clampin venu, une sorte de darwinisme gastronomique destiné à écarter le touriste mal informé (non je n'ai pas dit le Parisien trop confiant).

Déjà il faut un préalable indispensable, mais qui en laissera plusieurs sur le carreau s'ils n'ont pas eu la chance d'être élevés près de l'océan où on voit parfois passer des phoques : piger un horaire et un coefficient de marée.

En gros pour pêcher des coques, il faut que le coefficient avoisine ou dépasse le tour de poitrine de la plupart des bombasses qui peuplent nos magazines people, et que la marée tombe à des heures ouvrables, soit celles qui sont l'exact opposé d'un after animé par David Guetta (on a les moyens mnémotechniques qu'on peut).

Ensuite il faut se munir de l'équipement ad hoc : à savoir des bottes en caoutchouc et un râteau à manche court.
Et la tenue que vous auriez au fameux after de David Guetta : soit du latex partout.
Ou un truc imperméable Quechua, ça marche aussi.

Et là, vous allez sur la grève, lorsque la mer est en train de remonter, juste au bord de l'eau et comme l'a dit très justement Clint, vous ferez partie de ceux qui creusent, qui creusent.
Mais cette fois ça vous rapportera enfin quelque chose.
Si les dieux sont avec vous.

Des petits coquillages comme ceux-ci en l'occurrence : 




Une fois que vous avez rempli vos deux seaux Hello Kitty (on a le matériel de pêche qu'on peut), rentrez vite boire un grog ou faire un scrabble en attendant de les cuisiner, comme ça.

Ingrédients (pour une tablée de 4 et deux demies portions)

  • les coques que vous avez pu trouver
  • une casserole
  • quelques poignées de spaghetti
  • quelques CS de crème légère liquide
  • quelques CS de parmesan

Munissez vous fièrement de votre butin chèrement acquis, et qui normalement a du rester sous de l'eau de mer dans vos seaux jusqu'à votre retour de la plage (les Bretons ont le sens de l'humour au vu du nombre de dos d'âne entre les habitations et la plage).

Versez les dans une grande bassine avec l'eau de mer, un complément d'eau douce et quelques poignées de gros sel et oubliez les là pendant 2 heures (pas au soleil, mais à priori le risque peut être minime...)

Une fois ce laps de temps écoulé, lavez les en les remuant dans l'évier, au moins dans 3 ou 4 bains.
Elles devraient à priori avoir rendu à César la majorité de leur sable suite à ce traitement.

Faites cuire vos spaghettis "al dente" et réservez les au chaud avec la crème.

Prenez une casserole à bords hauts, versez y les coques égouttées, et faites chauffer à feu moyen vif et à couvert jusqu'à ce que toutes les bestioles rendent l'âme et donc s'ouvrent.



Ecoquillez vos coques, servez à vos convives leur part de spaghettis et versez sur le dessus les quelques coquillages qui leur reviennent de droit, avec quelques cuillerées de jus de cuisson.

Versez le parmesan, et mangez chaud...




Alors bien sûr, ceux qui mangent des souvenirs en dégustant leurs coques vous raconteront que c'est bien meilleur juste à la « brûle doigts » comme ça, sans pâtes sans parmesan sans crème.
Juste le coquillage, le jus iodé à souhait et sa b*** et son couteau son cœur en bandoulière.

Mais bon, étant donné que :
  • mes réflexes de traqueur de mammouth ont été quelques peu émoussés par l'évolution.
  • mes années parisiennes ne sont finalement pas si loin
  • mes gnomes répondant comme leurs semblables à l'appel du large, mes capacités de grattage sont rapidement handicapées par l'impérieuse nécessité de s'interrompre régulièrement pour les sauver de la noyade ou de l'enlisement (la vase c'est kloug quand même)
ben y en avait pas assez, de coques, pour les manger comme ça.

La prochaine fois j'y vais toute seule et je m'en ramène une brouette entière, que pour moi.
Na.

10 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ta recette, moi ça me rappel l'Italie, ou j'ai mangé des pâtes comme ça ... un régale !!!!

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  2. C'est cuisinées que je le préfère de toute manière, comme là par exemple... Miam !

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  3. Ahahah, ton texte est très drôle. J'ai prévu le même programme à Oléron pour le mois d'août !
    Super recette iodée, par ailleurs :)

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  4. Génial! Je crois qu'on a d'autant plus de plaisir à déguster ce plat quand on pêche ses coques soi-même. Chez moi, on fait ça pieds-nus et sans rateau et si le temps et clément on revient avec une petite marque de bronzage entre le bas du t-shirt et le haut du pantalon :)

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  5. Les coques et fruits de mer je les fais à la plancha: une fois dessus elles s'ouvrent toutes seules et j'ai plus qu'à mettre mon beurre aillé dedans... un régal !

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  6. Super, j'ai lu tout ça avec attention parceque justement le programme du week-end c'est d'aller à la mer, ramasser des coques, puis les cuisiner. Ca tombe pil poil :)

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  7. Si par hasard vous avez de furieuses envies de fruits de mer, venez faire un tour chez moi ! http://www.monpoisson.fr/af217/

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  8. La pêche à pied, toute mon enfance....les coques, les bigorneaux, les huitres, les crabes...ça me ferai presque regretter d'être devenue végétarienne...cette année ma soeur va faire connaître les joies de la pêche aux couteaux à mes enfants sur l'île de Ré, il Parait que c'est...spectaculaire!

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  9. @Latifa : oui à moi aussi ça m'a fait penser aux pasta alle vongole pour lesquelles je me naturaliserais bien italienne :-D

    @Dans ma cuizine : merci, ça sauve un peu mon honneur blessé de pêcheuse à pied...

    @Loïc Marande : hmmm, futures bonnes vacances alors! Oléron j'ai pas encore fait, tu me raconteras ça à la manière gourmande pour me motiver? :-)

    @Solenne : c'est clair que quand on a la fierté de les avoir trouvé, ça n'a rien à voir... Pour les coups de soleil, on m'avait bien dit d'y aller nue, sur la grève, pour éviter les marques de bronzage, mais bon j'ai dit même pas peur, moi le bronzage cette année je suis contre... :-D

    @Claire : la plancha et le beurre d'ail, miam n'en dis pas plus, mais c'est lourd la fonte de l'Adour à transporter en Bretagne...!

    @over-cookée : ravie d'avoir pu aider... ;-) J'espère que t'en ramassera plus que moi! Et encore bravo pour ton CAP, j'ai hâte de savoir la suite de ton parcours...

    @Marie : des envies de poisson et fruits de mer on en a toujours ici... ce sera fait!

    @Jolie Margot : alors voilà encore un truc qui me tente un max, la pêche au couteau. Là tu parles d'un affut : zieuter le sable jusqu'à devenir miraud pour voir les fameux 2 petits trous, saupoudrer de sel pour faire croire au mollusque que la mer revient, et là hop ce décérébré délicieux remonte et là faut le choper! Tes enfants vont se régaler à toutes les étapes du processus!! :-D

    @tous : merci de vos petits mots et visites!

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  10. ça me rappelle les petits chevaux de Tarquinia, de Duras... Ils passent leur temps à bouffer de la pasta alle vongole dans ce bouquin... Et comme vous, ils ont raison c'est trop bon !

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