Mistral Cooking

L'index des billets est arrivé !


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jeudi 30 juin 2011

Confiture de cerises à la cardamome... ou l'éloge d'un autre temps

Longtemps je n'ai pas bien saisi tout le bonheur qu'il peut y avoir à faire ses confitures maison, quand on a une certaine « maman » qui se prétend bienveillante à portée de mains dans les rayons...

Puis en vieillissant grandissant, j'ai enfin compris... d'abord par petites touches.

Une vieille bassine en cuivre que je trouvais si belle et qui se transmet de générations en générations. Et son sosie qu'on a chiné pour moi par amour sur une brocante, pour que moi aussi, je transmette.

L'arôme entêtant des fruits qui cuisent lentement, qui embaument la maison comme si l'air ambiant était chargé de l'odeur lourde et sucrée de l'été.

Et le temps.

Le temps qu'on y met. Acheter les fruits sur le marché. Les préparer. Les faire macérer.

Le temps qu'on y prend, qu'on peut prendre cette fois ci, puisque les confitures c'est l'été qu'on les fait. Et l'été c'est les vacances.

Le temps qu'on y gagne, une fois l'été passé : quand on ouvre le pot et que reviennent en foule les souvenirs des après midi délicieux, où tout le monde s'y mettait, jeunes et moins jeunes, à qui lavait, équeutait, cuisait...
Une main potelée qui essaie de s'y tremper dès la fin de la cuisson, retenue de justesse pour ne pas se brûler.

Dans notre monde où tout doit aller vite, plus vite, l'art de la confiture c'est de prendre son temps.
En mémoire d'un autre temps justement, où confiturer était une nécessité plus qu'un loisir.


Par contre, le plaisir d'offrir un pot, lui reste le même.
Preuve indéniable que le temps ne fait définitivement rien à l'affaire. Dans tous les domaines.

Ingrédients (pour 2 pots ici, mais j'avais vraiment pas beaucoup de cerises...)

  • 400 g de cerises dénoyautées
  • 400 g de confisuc (sucre spécial confitures pour les fruits pauvres en pectine comme la cerise.)
  • 15 gousses de cardamome verte (il faut savoir que je suis un peu extrême quant aux épices, mettre 7 à 8 gousses seulement pour un goût un peu moins « hot »...)
  • 1 gousse de vanille
  • un peu de temps devant soi


Mettez les cerises et le sucre dans une bassine, une casserole, ce que vous avez sous le coude pourvu que ce soit un bon conducteur de chaleur.
Mélangez un peu, ajoutez la gousse de vanille grattée, et les graines de cardamome (il faut ouvrir les gousses au pilon ou au couteau et écraser un peu les graines pour qu'elles libèrent tout leur parfum).

Laissez macérer le mélange quelques heures au soleil ou dans un coin chaud de la maison.

Mettez sur le feu et portez à ébullition.
Lorsque ça bout à gros bouillons, comptez 6 à 10 minutes de cuisson, en mélangeant très souvent.
Faites le test de l'assiette froide : vous faites tomber une goutte du mélange sur une assiette mise au frigo pendant 10 min, et vous inclinez l'assiette. Si la goutte roule immédiatement, c'est pas prêt. Si elle forme une belle boule ronde qui se tient même inclinée, c'est bon.

Libre à vous de ne pas utiliser du sucre spécial confitures, il faudra juste rajouter un gélifiant : agar agar, pectine naturelle, etc...

Une fois la confiture cuite, mettez en pot, fermez les couvercles, et retournez les encore brûlants.
Laissez reposer.
Le temps qu'il vous ira.



Parfum de la cerise, note chaude et épicée de la cardamome, un beau mariage qui vous donnera envie de prolonger vos petits-déjeuners.

Et pour finir, je laisse tout de même la parole à Georges, qui nous parle lui d'une autre forme de transmission...
N'y voyez surtout pas une insulte sous-jacente hein, juste une grande envie de retrouver la verve... d'un autre temps.

mardi 28 juin 2011

Aimer la Bretagne c'est d'abord...

Aimer se faire balayer la gueule par un vent de force 5 alors qu'en quittant la maison (c'est à dire 2 minutes plus tôt) il n'y avait pas un pet de brise.

Aimer partir pour la plage en emmenant à la fois les maillots, les K-Way, et les polaires doublées molleton parce que... eh bien parce que c'est comme ça, et malheur à celui qui oubliera un des éléments précités, il est sûr que c'est celui-là dont il aura désespérément besoin l'heure venue.

Aimer se sentir un brin schizophrène en dégustant à pleine bouche les fruits et légumes d'été alors que la température peine depuis des jours à dépasser le 20°, ce qui est la frontière psychologique pour tout sudiste qui se respecte pour distinguer ce qui est réfrigérant de ce qui ne l'est pas.

Aimer détourner les objets du quotidien en se servant du parasol comme parapluie pour sauver le barbecue en péril de noyade subite. Ou se servir de son K-Way comme d'un pare soleil pour tenter vainement d'éviter l'effet « homard cuit à point » bien connu des autochtones fin prêts à se gausser des touristes mal équipés.

Aimer avoir prévu une chouette balade à vélo sur une île paradisiaque (oui, oui ça existe aussi ici!) et se retrouver en chemin à l'écomusée du coin parce que c'est bien connu « en Bretagne, il fait beau plusieurs fois par jour » mais de toute évidence pas ce jour là. Ni les 15 prochains. Mais peut être en mai. Qui sait?

Bref, tout ça pour dire qu'aimer la Bretagne, ça nécessite un très très gros apprentissage pour déjouer les réflexes conditionnés de toute personne qui a vu le jour en deçà du Rhône... et pour qui l'été, impérativement et nécessairement écrasant de chaleur, de cigales et de soleil est censé débuter vers le 15 mai.

Mais aimer la Bretagne c'est aussi aimer être entouré par une nature superbe, sauvage, déchirée (et qui te déchire toi au passage aussi...les rochers ça coupe), par des paysages changeants tout en nuances (de gris... et de bleu aussi), par les produits de la mer plus frais que ça t'es dans l'eau avec eux (et malheur à toi j'espère que t'as de la couenne pour te protéger), par des fruits et légumes dont la variété et la qualité n'a rien à envier aux halles de Rungis (arrosage automatique naturellement inclus), par la pêche à pied que c'est vraiment trop bête d'avoir attendu plus de 25 ans pour le découvrir tellement c'est marrant, par un coût de la vie mystérieusement bien moins élevé que partout ailleurs.

En gros je rêve d'y habiter.

Lorsque le réchauffement climatique aura permis l'impensable : partir faire un grand plongeon dans un océan à 23° en plein été dans le pays du Léon.

D'ici là, je me contenterai des vacances. Il faut savoir se sacrifier dans la vie.

Cela étant dit, je vous présente enfin les pics du jour, version Breizh Spirit chez les zazous...
Avec nulle autre ambition que celle de vous allécher, vous faire rêver et vous donner envie de venir jouer les Dr Jekyll et Mr Hyde en bigouden avec moi... le temps que je retrouve mes chères collines grillées par Juillet.









PS : Pour ceux qui n'avaient pas forcément relevé de prime abord, le titre du billet est un vibrant hommage à ce slogan là.
S'ils avaient su à quel point ils ont servi à renouveler le vivier de vannes sudistes quant au pays des chapeaux ronds, eh bien... je pense qu'ils auraient été encore plus contents de leur trouvaille. Régionalisme forcené oblige.
Je le leur apprends donc avec grand plaisir aujourd'hui.

PS 2 : Celui qui reconnait la plante violine sur la photo gagne. Le droit d'être aussi étonné que moi.

lundi 27 juin 2011

Tarte feuilletée crème de fenouil, pignons et estragon

Le fenouil est mon ami, il faut le dire.
Sa petite saveur anisée, son parfum délicat, et sa grande facilité d'utilisation (un coup sous l'eau, un coup de couteau et hop, prêt à l'emploi, c'est y pas génial ça...) tout me ravit.

Là j'ai eu envie de le marier à l'estragon, et toujours dans l'optique de faire place nette avant le grand départ, une carotte esseulée, un pot de ricotta et quelques petits suisses 0% ont également perdu la vie dans l'opération.

Mais c'était pour le bien commun, alors...


Ingrédients (pour une très grande tarte, moule de 28 cm je crois bien)

Pour la pâte feuilletée express (un grand classique des blogs culinaires, super pratique)
  • 4 petits suisses (ici des 0% parce qu'il ne restait que ça, mais c'est quand même meilleur avec des 20% - le gras y a que ça de vrai !)
  • 240 g de farine
  • 80 g de beurre froid en parcelles (on peut aller jusqu'à 100 g toujours pour la raison précitée ci-dessus...)
  • 1 pincée de sel
  • 1,5 cc de muscade moulue

Pour la garniture
  • 2 petits fenouils (ou un très gros)
  • 1 carotte
  • 2 œufs
  • 1 pot de ricotta
  • 2 ou 3 CS de crème fraiche légère (liquide ici)
  • 2 bonnes poignées de pignon (des poignées de bucheron auvergnat on va dire)
  • 2,5 CS d'estragon (frais ou surgelé, vous connaissez déjà mon amour pour M. P***rd)
  • Sel, poivre

2 ou 3 heures avant de servir le repas, préparez votre pâte : le repos au frais la rendra plus facile à étaler. Mais bon pour mériter sa qualité « express » elle peut être faite dans la foulée juste avant de préparer le reste, vous galèrerez juste un peu pour faire l'abaisse (on peut pas gagner sur tous les tableaux paraît il).

Dans le bol de votre robot chéri, versez la farine, le sel, la muscade. Rajoutez les petits suisses et le beurre en parcelles et lancez la bête à vitesse moyenne pour obtenir un mélange homogène. Dès que la pâte s'enroule autour du crochet, c'est que c'est bon.
Le fait qu'il reste des morceaux de beurre mal incorporés est ce qui rendra le « feuilletage » possible, donc pas d'inquiétude (mais c'est aussi ce qui vous fera la vie dure si vous cherchez à abaisser la pâte tout de suite...)

Donc roulez en boule et réservez au frigo, 1 heure c'est déjà bien, 2 ou 3 c'est le top.

Préparez ensuite votre garniture.
Faites cuire à l'eau ou à la vapeur les fenouils et la carotte grossièrement émincés.
Une fois qu'ils sont cuits, mettez les dans le bol de votre blender avec la ricotta, 2 CS à soupe de crème liquide et les 2 œufs. Mixez pour obtenir une préparation homogène, salez, poivrez.

Préchauffez votre four à 200°.

Versez dans un saladier, ajoutez l'estragon et les pignons et mélangez.

Abaissez votre pâte, disposez la dans le moule et versez l'appareil à tarte.

J'ai décoré ensuite d'un filet de crème liquide pour faire une spirale, mais vous n'êtes pas obligé de partager ma maladresse en matière de dressage et de finition... (ça rendait beaucoup mieux dans ma tête la spirale en question comme beaucoup de choses dans ma vie d'ailleurs... étrange ça)




Et comme il y a toujours des chutes de pâte dont on ne sait que faire, une tomate et une fin de scamorza fumée (fromage italien à pâte filée, un délice, mais bon en ce qui me concerne je mange des souvenirs...) ont fini recyclées en ces petites bouchées...

Enfournez pour environ 40 min.

Servez chaud ou tiède.

dimanche 26 juin 2011

Boulettes au zaatar et tomates au thym

Un matin glacial de 2002 :
Il est 08h00, à ce qu'il paraît Paris est déjà bien réveillé, et je traîne péniblement ma carcasse sur ce marché de la Place Monge en ce début d'hiver frigorifiant (normal on est en octobre...).

Et là une odeur délicieuse me chatouille les narines.
Une odeur de pain chaud, et d'épices qui fleurent bon la Méditerranée.

Un pain qui cuit sur un dôme en fonte, et qu'on arrose régulièrement d'un mélange d'huile d'olive et de ce que je ne connais pas encore sous le nom de zaatar... avant de le rouler sur lui même et de le tendre comme un sandwich aux clients transis qui se pressent autour de l'échoppe.

Une bouchée suffit à faire oublier tous les matins gris et les rames de métro monotones, une bouchée et nous sommes transportés bien plus au Sud : au Liban en l'occurrence.

Le zaatar est un mélange de sumac, de thym et de sésame blond très utilisé dans la cuisine du Moyen Orient, et dans la libanaise en particulier.

Bon, ça fait un bail que le métro et Capri Paris, pour moi c'est fini, mais le souvenir de ce pain si parfumé ne m'a jamais quitté.
Donc quand j'ai eu l'occasion de trouver du zaatar, je me suis jetée dessus, disons comme la vérole sur le bas clergé... (oui je sais plus personne ne dit ça mais j'adore ça me fait penser à quelqu'un...)

Alors en attendant l'hiver et les pains chauds à déguster dès la sortie du four, j'ai préféré l'essayer sur des petites boulettes toute simples, en les accompagnant de tomates rôties au thym.




On est d'accord, je n'ai pas dit « tomates à la provençale », je sais y a pas de persil.
Pas envie de me faire lapider à coups de navettes, de zézettes et autres spécialités du bassin méditerranéen pour avoir pensé cuisiner des tomates à la provençale sans persil.
Et comme chacun sait, une navette rassie, ça fait mal (une zézette rassie, n'en parlons pas).

Ingrédients (pour 4 personnes)

Pour les boulettes :
  • 500 g de viande hachée (ici un mélange veau bœuf)
  • 2 gousses d'ail
  • 1 œuf
  • du thym haché (selon votre goût)
  • 2 ou 3 cc de zaatar
  • sel, poivre (attention parfois le zaatar contient déjà du sel)

Pour les tomates au thym :
  • 4 grosses tomates bien charnues
  • 2 gousses d'ail
  • du thym haché
  • 1 CS d'huile d'olive
  • sel, poivre

Préchauffez votre four à 220°.

Mélangez les gousses d'ail hachées, l'œuf et le thym à la viande. Salez, poivrez puis formez des boulettes au creux de votre main. Disposez les dans votre plat à four et saupoudrez les de zaatar en les roulant un peu pour bien les enrober.

Épépinez les tomates après les avoir coupées en deux, disposez les dans un autre de vos plats et farcissez les avec le mélange d'ail et de thym.
Arrosez les de la cuillerée d'huile.
Salez, poivrez généreusement.

Enfournez les boulettes et les tomates en même temps, pour 40 min de cuisson.

Servez avec du riz blanc, du boulghour, de l'épeautre bref ce que vous voulez.

Boulettes moelleuses aux notes citronnées par le zaatar, tomates un peu confites dans le thym, on est en bonne compagnie ici.


Certes pas très élaborée, mais on n'a pas toujours le temps ni l'envie de réinventer le fil à couper le beurre manié de la pâte feuilletée inversée.

Histoire d'assumer pleinement, je crée même un tag spécifique à ce type de billet.
Les « Tu parles d'une recette ».

La première de bien d'autres à venir.

mardi 21 juin 2011

Cake citron vert, mascarpone, miel et épices

C'est bientôt les vacances, et donc l'heure de vider le frigo des dernières denrées périssables qui se languiraient trop de vous si vous les laissiez en l'état pendant 3 semaines...

Comme j'avais un pot de mascarpone prêt à périr d'ennui, (et oui souvenez vous seuls les aliments ont le temps de s'ennuyer chez moi) il m'a fallu lui trouver un but dans la vie.

En furetant sur le ouèbe mondial, j'avais déniché cette petite recette sur le blog de Delphine qui me faisait singulièrement de l'œil...

Donc ce qui fut dit fut fait, le petit pot non pas de beurre a accompli son destin et s'est transformé en un petit cake au citron vert, miel, mascarpone et épices.


Oui je sais ce que vous allez me dire, un cake au mascarpone a quelques jours de l'épreuve funeste dite « du maillot » n'est pas ce qui se fait de plus aware...

Mais étant donné que mon plan « Vamos a la playa » est joué cette année sur un air de cornemuse et implique d'aller me cailler les miches admirer la côte sauvage et déchirée de la Bretagne Nord, le maillot en question a toutes les chances de rester là où il devrait être : dans le Sud, avec les 30° à l'ombre et mon parasol.
Donc no problemo.
Y'en a là-dedans hein?

Allez sans plus attendre, je vous livre en pâture le cake ami des vacances bretonnes.

Ingrédients (pour un gros goûter bien réconfortant)

  • 110 g de farine complète T110 (on se donne bonne conscience comme on peut)
  • 100 g de fécule de pomme de terre
  • 100 g de poudre d'amandes
  • 250 g de mascarpone
  • 4 oeufs
  • 150 g de miel de citron (le mien venait d'Italie)
  • 30 g de cassonade
  • 1 paquet de levure chimique
  • 1 pincée de sel
  • 1 cc de cannelle
  • 1 cc de gingembre
  • 1 cc de vanille liquide
  • 1 citron jaune
  • 1 citron vert
  • Quelques CS de sucre glace


Préchauffez votre four à 180° chaleur tournante.

Fouettez le mascarpone, le miel et le sucre jusqu'à l'obtention d'une texture crémeuse et trompeusement légère...
Ajoutez les épices, la vanille liquide, le jus du citron jaune, le jus et le zeste d'un demi citron vert, puis les œufs en fouettant toujours pour bien les incorporer.

Mélangez dans un saladier la farine, la fécule, la poudre d'amandes, la levure et le sel, puis versez le tout dans le mélange mascarpone, et remuez jusqu'à l'obtention d'une pâte homogène.

Transvasez la pâte dans un moule à cake d'un litre préalablement beurré et fariné et enfournez pour 40 min de cuisson.



Juste avant la fin de la cuisson (vérifiez au couteau), pressez le demi citron vert restant et mélangez le à une quantité suffisante de sucre glace pour faire un glaçage (plus il y a de sucre, plus le glaçage est épais et blanc. Ce qu'on veut obtenir ici est plus un sirop un peu fluide...)

A la sortie du four, versez le sirop de citron vert sur le cake brûlant puis laissez refroidir un petit quart d'heure avant de démouler sur une grille pour attendre le complet refroidissement.

Dégustez avec une orangeade, une limonade, ou un bloody mary selon votre degré de desperatitude. Il est fondant, citronné et épicé à souhait...


Sur ce je vous laisse avec Alain en bonne compagnie, histoire de me mettre dans le bain (ciel non...).

En même temps il paraît qu'une eau à 17°, ça raffermit les chairs. Grave.
Donc normalement après 3 semaines, mon cuissot pourrait bien être celui d'une Pamela dans Alerte à Plouescat.
Yeepee, on dit.


dimanche 19 juin 2011

Risotto vert au haddock... ou l'art de se ruiner en papier glacé

C'est très pernicieux, un magazine. On dirait pas comme ça mais en fait c'est un vrai petit Machiavel sur pâte...à papier.

Alors que vous êtes en train d'essayer de vaquer à vos multiples occupations quotidiennes de la façon la plus digne possible (et ce peut être une gageure en fonction de la nature des occupations en question : sortir la poubelle de couches nucléaires en talons et tailleur blanc, discuter au téléphone de façon civilisée avec 2 gniards naturellement sous LSD, vous remettre de vos excès de la veille – couchée à 23h34 après une larmiche de Jet 27 – etc...)

IL est là, qui s'offre langoureusement à votre regard, exhibant ses atouts plantureux : une photo à tomber, un résumé de dossier alléchant...
Il vous fait l'espace d'un instant entrapercevoir l'idée d'un ailleurs, d'un autrement : plus de talent, plus de mètres carrés, plus de Kitchenaid, moins de tour de hanches, et très globalement beaucoup beaucoup plus d'argent...

Déstabilisée, vous hésitez, vous tendez la main... et il est déjà trop tard. Vous sentant ferrée, IL abat sa carte maîtresse : son prix...
2,3,4,5 même 6,90 €, comparé au prix d'un vrai maillot Erès, d'un vrai repas chez Anne Sophie Pic, au final c'est presque une affaire.

Sauf que les lois mathématiques sont toujours sans appel : 2,3,4, ou même 6,90 multiplié par beaucoup, ça finit toujours par faire plus que zéro. Beaucoup plus.
Et les lois temporelles le sont encore plus : si déjà vous n'arrivez pas à faire tout ce que vous aimeriez en une pauvre journée de 24h, espérer lire en 2 heures l'équivalent en papier de la dette du Burkina Faso semble être une légère surestimation de vos compétences cognitives.

Voilà comment on se retrouve à lire enfin un numéro de Elle qui date du mois d'octobre.
Ou mieux tout de même un numéro de Saveurs qui date du mois de mai (quel talent à peine 2 mois de retard !!).

Et là, il faut rentabiliser. A mort.
Donc on mixe : hop, 2 recettes pour le prix d'une. Ou une pour le prix de 2 plutôt...

Ou comment un orzotto (cuisson d'un risotto mais avec des pâtes « langues d'oiseau » en forme de riz) très appétissant au lait de coco et haddock ET un risotto vert se sont transformés en risotto vert au haddock sans lait de coco.


Allez sans plus attendre je vous donne la recette, je sais que vous avez de la lecture en retard...

Ingrédients (pour une très grande tablée comme d'hab...)

  • 500 g de riz spécial risotto (arborio ou carnaroli)
  • 2 oignons frais
  • 1 L de bouillon de légumes
  • 15 cl de vin blanc (honte à moi je n'en avais plus... j'ai mis du rosé!! et c'est passé)
  • 2 CS d'huile d'olive
  • 4 CS de crème liquide légère
  • 100 g de parmesan râpé (oui on sait qu'en copeaux frais ça n'a rien à voir, mais le temps c'est du papier vindieu!)
  • 1 beau morceau de haddock (+ lait et eau pour dessalage et cuisson)
  • Sel, poivre

Faites cuire le brocoli en fleurettes dans l'eau bouillante pendant une dizaine de minutes, rafraichissez le pour qu'il garde un vert éclatant et mixez le en purée avec 1 CS de crème. Réservez.

Dessalez votre morceau de haddock dans un mélange de lait et d'eau pendant une quinzaine de minutes.

Préparez votre bouillon, il faut qu'il soit brûlant.

Faites rissoler vos oignons à feu moyen pendant 2 ou 3 min dans l'huile d'olive, puis ajoutez le riz et laissez mijoter en les enrobant bien de matière grasse jusqu'à ce que les grains soient translucides.
Versez alors le vin et remuez jusqu'à évaporation complète du liquide.

Puis ajoutez le bouillon louche par louche, en veillant à bien couvrir de liquide la préparation à chaque fois, et laissez cuire jusqu'à ce que le riz absorbe le liquide, et ce environ 18 min (il paraît que c'est LE temps de cuisson d'un risotto parfait. Si vous laissez 15 ou 20 min, personne ne viendra vous fusiller je vous rassure).

Pendant la cuisson de votre risotto, égouttez le haddock, jetez l'eau de dessalage, et mettez le à cuire à feu moyen dans un nouveau mélange eau + lait (50/50) pendant une douzaine de minutes.

Ajoutez dans le risotto hors du feu la purée de brocoli, les 3 CS de crème restante (c'est bien meilleur avec du beurre en parcelles ou du mascarpone mais mon ELLE d'octobre me dit que c'est J-8 mois avant le maillot donc prudence!), mélangez bien.

Salez, poivrez, testez et enfin ajoutez le parmesan à la dernière minute, puis mélangez une dernière fois avant de servir avec votre haddock, émietté ou non selon vos envies... Parsemez d'herbes fines pour faire joli...


Voilà, 1 recette pour le prix de 2, mon papier glacé a quand même été ultra-rentabilisé...
J'avais bien envie de dire über-rentabilisé mais il paraît que « über » est complètement out depuis au moins septembre 2008.
Heureusement que je reste tout de même à la pointe de la mode avec ma crête punk et mon total look noir et blanc... C'est la tendance de cet été paraît il.

vendredi 17 juin 2011

Salade girly betteraves, yaourt et gruau de blé

Aujourd'hui une recette certes pas forcément très photogénique, mais qui vous donnera envie de voir la vie... en rose girly.


La base de cette salade, c'est le gruau de blé, soit du blé incomplètement broyé qui a donc perdu son enveloppe (le fameux son).

Le gruau de blé, tout comme les cornilles, qui trainent derrière eux une image un peu pépère (ou totalement has been) mais qui mériteraient amplement d'être réhabilités pour ceux qu'ils sont : des petites mines de bienfaits protéinés, phosphorés, « potassiumés », vitaminés... et en prime de nouvelles saveurs et textures à découvrir ou redécouvrir.

Bon là encore, comme avec les légumes secs, il faudra anticiper pour faire la recette, le gruau doit cuire au minimum 1 heure. Pour cuire plus rapidement (en 15 minutes), il nécessitera un petit trempage... de 5 ou 6 heures (méthode utilisée ici, sur les bons conseils d'une dame qui s'y connaissait bien en gruau de blé...)

Ingrédients (pour 4 personnes)

  • 400 g de gruau de blé (trouvable dans beaucoup d'épiceries orientales)
  • 3 petites betteraves cuites
  • 1 oignon blanc
  • 1 yaourt nature (grec c'est encore mieux!)
  • 1 concombre long
  • 1 trait de vinaigre de framboise
  • 1,5 CS d'huile d'olive
  • Persil frais ciselé ou surgelé
  • Sel, poivre

Donc quelques heures avant le repas prévu, mettez votre gruau dans un grand faitout, couvrez d'eau froide, faites chauffer doucement jusqu'à ce que l'eau soit tiède, puis éteignez le feu et vaquez à d'autres occupations.
Le gruau va tout doucement se réhydrater et gonfler.

Une fois ce laps de temps écoulé, égouttez le et réservez.
Portez à ébullition environ 2 L d'eau salée, versez le gruau et faites cuire 15 minutes.

Rafraichissez le, égouttez soigneusement et oubliez le encore un peu, le temps de préparer la sauce.

Mixez au blender les betteraves, l'oignon épluché, le yaourt nature, le vinaigre et ½ CS d'huile d'olive. Salez, poivrez, persillez. Ajoutez cette sauce « girly » au gruau égoutté, et mélangez bien

Rincez le concombre, coupez le en 4 dans la longueur et épépinez le.
Taillez le en dés moyens, salez les un peu et versez les dés sur la salade.
Là deux options s'offrent à vous : soit vous mélangez aussi les concombres, qui du coup deviendront roses, soit vous les laissez disposés sur le dessus... Au choix (j'ai fait moitié moitié).

Pour finir, ajoutez la cuillère à soupe d'huile d'olive restante en filet.
Et réservez au frais pour au moins 30 minutes.


Douceur des betteraves, piquant de l'oignon, fondant du gruau et du yaourt qui s'accordent à merveille.
Dégustez bien bien froid, en chantant ça. A tue-tête, c'est le mieux... ça donne faim.

jeudi 16 juin 2011

Smacks® maison au sirop d'agave... pour celle qui ne renonce jamais

Depuis qu'on se connaît toi et moi, et ça remonte à quoi maintenant 15 ans?
on a du en renoncer à des choses...
Renoncer à faire la fête jusqu'au bout de la nuit sous peine d'en payer le prix pendant 2 mois semaines...
Renoncer au soleil pendant de longues années
Puis renoncer à se voir tous les jours quand l'une d'entre nous a retrouvé le soleil... et pas l'autre
Renoncer au corps de rêve qu'on espère toutes quand on a 18 ans.
Renoncer à nos 18 ans tout court.
Puis renoncer à nos corps tout court quand on a eu des enfants... au moins pour un moment disons.

Et pour justement sauver ce qu'il restait à sauver de ces corps devenus si rancuniers au fil des années, renoncer à se gaver de bonbons.
Ou de Smacks®.

En plus c'est mauvais pour la santé, bourré d'huile de palme et autres cochonneries, bref.
Je parle comme une adulte, là hein...

Mais puisque t'avoir rencontrée il y a 15 ans m'a aidé à ne pas renoncer à la seule chose qui nous fait avancer malgré les renoncements quotidiens... nos rêves... il était sensé, qu'en ce jour anniversaire, je t'offre une part de rêve.

Des Smacks®.
Des Smacks® pour adultes responsables soucieux de manger sainement mais qui n'ont pas cédé d'un pouce sur leurs aspirations... d'enfant.

Voici donc les Smacks® maison au sirop d'agave.
Rien que pour toi.
Et pour tous les autres au passage, les rêves ça se partage. Aussi.


Ingrédients (pour au moins 4 petits déjeuners de rêve)

  • 200g de blé soufflé complet (dans les magasins bios)
  • 100g de compote de pomme nature
  • 3 CS de sirop d'agave
  • Quelques gouttes d'extrait de vanille
  • 2 CS de cassonade (ou sucre complet rapadura c'est bien aussi... encore plus responsable)

Préchauffez votre four à 120° chaleur tournante.
Tapissez votre plaque de cuisson de papier sulfurisé.
Versez dans un grand saladier la compote de pomme, le sirop d'agave et la cassonade et mélangez pour faire fondre le sucre.
Rajoutez le blé soufflé et mélangez bien jusqu'à ce que tous les grains soient enrobés du mélange sucré.



Versez sur la plaque et étalez les céréales à plat de manière uniforme.

Enfournez pendant 20 à 25 minutes en remuant toutes les 5 minutes, jusqu'à ce que vos Smacks® soient bien « secs » sans être trop dorés non plus (attention ça peut aller vite !).


Conservez dans une boîte hermétique et dégustez tous les matins, même ceux d'école si vous y arrivez. (frimeurs va)


Ah et aussi Nine, j'allais oublier.
J't'ai apporté des bonbons...



Parce que les fleurs... et surtout... parce que t'adores ça.

mardi 14 juin 2011

Salade de cornilles au pesto...ou la tradition vs la modernité ?

Les cornilles ce sont ces petits haricots à œil noir, si jolis que c'eut été un crime de ne pas les acheter.


Bon il est vrai que les légumineuses, que les nutritionnistes essaient avec acharnement de réhabiliter tant elles regorgent de bienfaits (sels minéraux, fibres, vitamines, protéines végétales), souffrent de deux problèmes majeurs qui les a au fil du temps plongé dans la catégorie des démodés :

  • il faut prévoir le temps de les cuisiner puisqu'elles nécessitent presque toutes un temps de trempage de 12 heures au moins (à part les lentilles). Mais bon à l'époque de la tablette tactile, et du frigo intelligent qui vous dit qu'il manquera bientôt le yaourt pour mémé, je suis sûre qu'on pourrait trouver une appli qui nous dirait que c'est l'heure d'aller faire trempette pour le repas de demain.

  • elles souffrent d'une réputation sulfureuse, à tous les sens du terme, si vous voyez ce que je veux dire. Dans l'espoir vain de conserver un peu de dignité et de maintien à ce blog, je ne m'étendrai pas là-dessus, mais ce désagrément, certes justifié, peut être atténué à l'aide de certaines astuces... et d'une consommation plus régulière (ben oui c'est comme le quad, moins on en fait, plus ça pétarade. Dignité et maintien, c'est parfait.)

Revenons à nos cornilles.

J'ai eu envie de les enrober de pesto. Ça leur est allé comme un gant.

Ingrédients (pour 4 personnes au moins)

  • 500 g de cornilles
  • 2 tomates mûres mais fermes
  • 1 bouquet de basilic
  • 2 gousses d'ail
  • 2 à 3 CS d'huile d'olive
  • 1 poignée de pignons
  • Sel, poivre

Faites donc tremper vos haricots pendant toute la nuit dans 2 à 3 fois leur volume d'eau froide, et ajoutez à cette eau 1 CS de bicarbonate de sodium (ça aide à résoudre un peu le problème dont on ne parlera plus ici. Dignité et maintien)

Jetez l'eau de trempage et rincez les un petit moment sous l'eau courante.
Puis versez les dans une marmite, couvrez d'eau froide et lancez la cuisson.
A ébullition, il faut compter environ 40 minutes de cuisson, mais vérifiez de temps en temps car s'ils sont trop cuits ils forment une purée.
Ne salez l'eau qu'en fin de cuisson.

Une fois vos haricots cuits, réservez et préparez votre pesto.

Versez donc dans votre blender/mixer/meilleur ami des petits le basilic effeuillé, les 2 gousses d'ail épluchées et coupées en petits morceaux, la poignée de pignons et l'huile d'olive. Salez et poivrez, puis mixez pour obtenir une texture bien homogène et versez sur les haricots.

Remuez délicatement puis ajoutez les tomates épépinées coupées en petits dés.
Mélangez une dernière fois et réservez au frais 30 minutes au moins avant de servir.


Voilà une salade rassasiante au bon goût d'été, au goût d'antan même, si on considère que les légumes secs ont ce côté authentique du produit non transformé, qui demande un peu d'effort et n'est pas « moderne » à proprement parler, mais dont on n'aurait jamais du mettre de côté les bienfaits, au risque de se perdre un peu aussi.

Le haricot dolique vs le frigo intelligent, quoi.

Tradition et modernité.
Tout un programme.

C'est d'autant plus amusant que « Cornille » c'est aussi autre chose, par chez nous...
Une très jolie histoire racontée par un provençal célèbre, M. Alphonse Daudet.

Là aussi, Tradition et Modernité.
Mais je laisse humblement la place à M. Daudet sur le sujet.

Et, oui je suis d'accord, les cornilles sont bien plus photogéniques crus que cuits.
Mais jusque là on ne mange pas seulement avec nos yeux.
Give beans a chance.
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